mercredi 11 avril 2007

La Cité Interdite

Grand beau temps ce week end, nous en avons profité pour visiter pour la seconde fois la Cité Interdite. Cette fois-ci nous avons loué un audio-phone (40 yuans + 100 yuans de caution). Commentaires très intéressants quand l'appareil marche bien ce qui n'était pas le cas pour celui de Vania qui était un peu capricieux. Au début de la matinée la foule était dense mais au fur et à mesure de la journée les touristes étaient moins nombreux. Tous les guides conseillent de venir le matin, tôt à l'ouverture, alors que nous avons l'impression que c'est mieux de venir entre midi et deux ou en tout début d'après-midi car les groupes sont partis ou en train de déjeuner. Notre visite a duré 6 h 00 et nous n'avons pas visité le hall des horloges ni celui des bijoux (pourtant ça aurait peut être donné des idées à Vania !) car nous en avions plein nos sandales. J'ai oublié de vous dire que le tarif d'entrée est de 60 yuans (6 euros), en plus de l'audio-phone, et qu'il n'y a aucune réduction pour les cheveux blancs.

Donc la Cité Interdite, ainsi nommée car interdite d'accès pendant 500 ans, est l'ensemble de bâtiments anciens le plus gigantesque et le mieux préservé du pays. Elle fut la résidence des deux dernières dynasties impériales les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911) qui n'en sortaient qu'en cas de nécessité absolue. En tout 24 empereurs. Sa superficie est de 72 hectares.



Le palais impérial compte 9 999,5 pièces protégé par une muraille d'enceinte de 10 m de haut, de 960 m de long du nord au sud et de 750 m de large de l'est à l'ouest. Une douve de 52 m de large contourne toute la muraille. L'ensemble est composé de trois parties distinctes : les édifices publics à l'avant, les quartiers privés au centre et le jardin impérial à l'arrière. Nous n'avons pas pu visiter le Palais de l'Harmonie Suprême qui est en rénovation. Mais nous espérons bien que la rénovation sera terminée avant la fin de notre séjour. Derrière le Palais de l'Harmonie préservée il y a une voie impériale de 250 tonnes, sculptée de dragons et de différents motifs qui fut convoyée à Beijing sur un chemin de glace.

On conseille vraiment d'y aller un jour de grand beau temps pour admirer le jaune vernissé des toitures et le rouge flamboyant des murs et surtout prenez votre temps (si vous en avez bien sûr) pour flâner dans les cours et bâtiments annexes et peut être rencontrerez-vous le fantôme d'un eunuque ou d'une concubine.




Les eunuques :

"Dans laChine ancienne, la castration était à la fois une punition traditionnelle (jusqu'à la dynastie Sui) et un moyen d'obtenir un emploi dans le service impérial. À la fin de la dynastie Ming il y avait 70.000 eunuques dans la Cité interdite. La valeur d'un tel poste était importante car elle pouvait permettre d'obtenir un pouvoir immense qui dépassait celui du premier ministre; cependant, la castration par elle-même fut finalement interdite. Le nombre d'eunuques n'était plus que de 470 en 1912, lorsque la fonction fut abolie. La justification de cette obligation pour les fonctionnaires de haut rang était la suivante : puisqu'ils ne pouvaient procréer, ils ne seraient pas tentés de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie."

La vie conjugale de l’empereur :

Bon si on a bien tout retenu l'empereur devait choisir une impératrice, deux épouses de 1er rang, quatre épouses de second rang, six concubines impériales et autant de simples concubines qu'il voulait.

Chaque fois que le souverain et son impératrice partageaient la même couche, un eunuque devait se tenir près de la fenêtre à l’extérieur de la chambre. S’il entendait une petite toux provenant de l’empereur, il notait tout de suite sur les « Annales de la vie personnelle de l’Empereur » la date et l’heure auxquelles le couple impérial s’était uni sexuellement et qui allaient plus tard servir de preuve à la grossesse de l’impératrice.

Si l’empereur voulait accorder ses faveurs à ses concubines, il devait suivre des règlements plus rigoureux. Après le dîner, un eunuque présentait à l’empereur un plateau d’argent sur lequel se trouvaient des plaques portant les noms d’un certain nombre de concubines, si l’empereur ne voulait pas de femme, il disait à l’eunuque de s’en aller, et s’il en voulait, il renversait la plaque de la concubine qu’il sélectionnait. Les eunuques allaient tout de suite chercher la concubine convoquée. Celle-ci devait prendre un bain, puis être enveloppée, toute nue, dans un gros manteau et emportée par les eunuques jusqu’au lit de l’empereur. Le souverain l’attendait là mais elle devait l’approcher par le pied du lit en passant sous la couverture. Après l’union charnelle, elle devait sortir par la même voie et être portée de nouveau par les eunuques pour retourner dans sa propre chambre. Pendant que la concubine était avec l’empereur, un eunuque se tenait aussi près de la fenêtre, pour prendre note de la rencontre.

Et voici ce que j'ai trouvé dans Lonely planet sur l'impératrice Cixi :

La femme dragon

Comme beaucoup de jeunes filles sous les Qing, Cixi (1835-1908) dut renoncer à son véritable amour à l'âge de 15 ans pour devenir la concubine de l'empereur Xianfeng. Elle seule lui donna un fils (en 1856), et grâce à son intelligence et à sa ruse, elle devint rapidement l'une de ses favorites. La montée au pouvoir de Cixi fut intimement liée à la mort de ses principaux adversaires. Après la disparition de Xianfeng, suivie de celle de l'impératrice quelques années plus tard, le fils de Cixi, Tongzhi, devint empereur à l'âge de 5 ans et Cixi put régner en tant qu'impératrice douairière.

Cixi conserva le pouvoir durant plus de 40 ans, écartant ceux qui se dressaient sur son chemin - y compris l'empereur Guangxu qu'elle avait choisi pour remplacer son fils à la mort de ce dernier. D'autres opposants furent enfermés, jetés dans des puits ou moururent de faim après une lente agonie. Portant toujours plus d'attention à sa propre personne qu'aux destinées du pays, elle laissa derrière elle neuf entrepôts remplis de trésors privés, un palais d'Eté fraîchement restauré et une dynastie Qing en état de déliquescence. Le bateau en marbre du palais d'Eté de Beijing donne la mesure de ses excès.


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